Son très grand âge ne se voit que sur le papier. Le lendemain de son 100^e anniversaire, nous nous retrouvons devant chez lui. Il habite dans une jolie maison individuelle en bordure de NiederönzTarget not accessible, dans le Mitelland bernois. La sonnerie a à peine retenti qu’il nous ouvre la porte. Devant nous, un petit homme impeccablement vêtu d’un pantalon à pinces beige, d’une chemise et d’une cravate. «J’ai déjà de la visite en ce moment-même», nous explique-t-il en nous conduisant au salon.

«Merci pour les fleurs»

Un canapé panoramique marron et un fauteuil inclinable rouge trônent dans la pièce. Sur le buffet sont alignés des cadres photos représentant les amis et la famille de Hans Schneeberger – dont ses deux défuntes épouses. La table de la salle à manger disparaît sous une grande quantité de cadeaux soigneusement ordonnée. «Bon, allez, on s’en va», annoncent les visiteurs déjà sur place. «Merci pour les fleurs», répond le centenaire. «Elles ne sont pas de nous. Ce sont les deux gentilles dames de la Poste qui les ont apportées.» «Ah oui», confirme Hans Schneeberger, qui commence à ce moment-là le récit de sa vie bien remplie. «Vous savez, mes années passées à la poste de campagneTarget not accessible ont donné de l’assurance au jeune homme que j’étais. En réalité, je voulais devenir mécanicien comme mon père, mais ma mère en avait assez de laver sans arrêt des salopettes recouvertes de cambouis.»

«Cela ne conviendra pas du tout»

Son grand frère dirigeant une boulangerie, il était logique pour lui d’effectuer une formation de boulanger-pâtissier. Cependant, il a dû renoncer à ce métier après avoir développé une allergie à la poussière de farine. «Lorsque je me suis présenté à la Poste, l’administrateur de l’époque m’a dit: ‹Vous êtes boulanger-pâtissier? Cela ne conviendra pas du tout.› Le lendemain, je démarrais ma carrière à la Poste», poursuit Hans Schneeberger. À la fanfare de la poste de campagne, il a développé une passion pour la musique, qui a abouti à la formation de son groupe «Silverstars» avec lequel il a par la suite joué de la musique de danse durant de nombreuses années. «Je jouais de l’accordéon et de la guitare hawaïenne, que j’ai d’ailleurs conservée dans ma cave. À propos de cave, voulez-vous un verre de vin? On m’a offert plus de 50 bouteilles pour mon anniversaire. Je bois tous les jours du vin rouge depuis 15 ans.» Peut-être est-ce là le secret de sa longévité?

«Mon âge s’écrit à présent avec trois chiffres: un, zéro, zéro.»

«Je ne fais attention à rien en particulier, mais je surveille un peu mon alimentation car j’ai parfois des poussées de goutte qui me font souffrir.» À cet instant, le téléphone sonne. Hans Schneeberger se lève promptement et répond à l’appel. «Salut arrière-grand-père. C’est Fabian qui appelle depuis l’Allemagne. Je tenais à te souhaiter un bon anniversaire. Est-ce que tu as fait la fête hier?» Hans Schneeberger rit et répond par l’affirmative, précisant qu’il a reçu de nombreuses personnes. «Mon âge s’écrit à présent avec trois chiffres: un, zéro, zéro.» Il se rassied, visiblement content. Ses deux épouses avaient des origines allemandes, raison pour laquelle il entretient encore régulièrement des contacts avec ce pays voisin. Il conduisait encore il y a trois ans. «J’aurais pu continuer à conduire, car le médecin m’a dit que j’étais en meilleure santé que certains conducteurs de 70 ans.»

«Cela m’a presque donné le vertige»

Il aime parler de la Poste. En tant que facteur lettres, il apportait tous les soirs, à vélo, à la banque, la recette du jour des commerces du village. «Un jour, quelqu’un m’a révélé le montant que contenaient ces sacs et cela m’a presque donné le vertige.» Plus tard, il a repris l’office de poste de Niederönz avec son épouse, Hedi. Ses bergers allemands adorés étaient toujours sur place. On pourrait écouter les récits de Hans Schneeberger pendant des heures car il ne semble jamais fatiguer. Le moment est bien choisi pour prendre une autre photo sur sa terrasse, une mission qu’il accomplit, là encore, avec brio. Mais auparavant, il prend bien soin d’enfiler son nouveau veston.

Saviez-vous que...

• actuellement, 667 centenaires vivent en Suisse?
• le nombre de centenaires a augmenté de 13% par rapport à 2010?
• les deux personnes les plus âgées en Suisse ont 115 ans?

Source: Office fédéral de la statistique, état en 2018

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