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Karin Kaiser, postière: «Le chemin vers ma nouvelle vie est incroyablement enrichissant»

Il y a un an, un accident de vélo a contraint la factrice saint-galloise Karin Kaiser à se déplacer en fauteuil roulant. Aujourd’hui, elle retravaille, toujours à la Poste, dans un poste d’intégration auprès du Case Management. Elle ne se sert du fauteuil roulant que rarement, elle peut parcourir à pied de petites distances.

Fredy Gasser

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Penchée en avant sur son guidon spécial triathlon, Karin Kaiser voit les voitures embouteillées devant elle. Freiner? Esquiver. Le bord du trottoir est trop saillant, et avec les pédales à cliquet, la svelte sportive fait un soleil et se retrouve projetée sans ralentir dans la barrière métallique avant de se retrouver sur le trottoir. Puis, c’est le noir complet. Ce qui lui évite les douleurs indicibles des conséquences de son accident: fracture de la douzième vertèbre thoracique, de deux cervicales, d’une omoplate et de toutes les côtes du flanc droit, dont l’une a perforé les poumons. Un traumatisme crânien et une légère hémorragie cérébrale viennent s’y ajouter. Karin Kaiser, 48 ans aujourd’hui, a vécu cet accident en début de soirée du 1er octobre 2019.

«Je peux également être heureuse en fauteuil roulant»

Un an après son accident, jour pour jour, Karin Kaiser prend ses nouvelles fonctions au sein du poste d’intégration. Cette femme au caractère agréable et optimiste n’est plus factrice, mais travaille désormais au Case Management, toujours à la Poste. Le chemin depuis son accident vers sa nouvelle vie a été «incroyablement enrichissant» pour reprendre ses mots. «Je me suis dit: et si je ne peux plus courir, je peux également être heureuse en fauteuil roulant.»

«Basculer, tout simplement»

Un après-midi ensoleillé d’automne 2020, Karin reçoit une visite. Elle se tient sur ses deux jambes dans la cuisine lumineuse de sa maison, la jambe droite bandée avec une attelle «Foot up». «Et c’est ce qu’elle fait», explique Karin: «Elle maintient le pied au bon angle et m’aide à contrôler le déroulement du pied. Je basculerais en arrière si je n’alignais pas constamment le centre de gravité de mon corps vers l’avant, car j’ai perdu pratiquement toute la masse musculaire au niveau des fessiers.»

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Son mari Urs fait du café pour tout le monde, et se souvient: «L’accident a été un choc. Mais je suis aujourd’hui tout simplement heureux que Karin aille si bien». Prêter main-forte a tout sens ici, chaque geste de la main montre que dans sa maison, le couple se connaît bien, se répartit les tâches ménagères, se regarde avec amour et rit ensemble.

«Ne pas ruminer»

Cinq jours et deux opérations après l’accident, un hélicoptère de la RegaTarget not accessible transférait Karin vers Nottwil et son centre pour paraplégiques. Assise dans un fauteuil roulant, elle réapprend le quotidien, comme passer l’aspirateur. Ou encore changer les draps, «un tour de force qui demande beaucoup d’habileté». Et bien sûr, cuisiner en fauteuil: dans le cadre de l’ergothérapie, elle a elle-même confectionné l’isolation en polystyrène sur la partie inférieure de la plaque de cuisson. Et ce en alternant avec la physiothérapie, l’hydrothérapie, l’hippothérapie, l’électrostimulation, la musculation et les tests de fitness - «on fait beaucoup plus de choses avec le haut du corps en fauteuil roulant». «On était tellement occupés qu’on n’avait pas le temps de ruminer». Elle aime à se rappeler de son séjour à Nottwil: «J’avais de la visite tous les jours».

Des larmes de joie à la Poste

Son chef du centre courrier de Hechtacker à Saint-Gall l’a encouragée dès sa première visite à l’hôpital: «Nous aurons toujours une place pour toi.» Après une longue absence, Karin revient au bureau en juin 2020: «J’en avais presque les larmes aux yeux: tout le monde faisait la queue pour me donner une fleur, jusqu’à ce que je tienne un gros bouquet dans mes mains.»

Elle ne pouvait pas reprendre son poste de factrice et de responsable d’équipe adjointe. À la place, elle s’est retrouvée au back-office et à effectuer des tâches administratives. Et puis l’offre s’est présentée: elle pouvait rejoindre le Case Management à Winterthour. À l’interface entre la Poste, les collaborateurs et l’assurance sociale, Karin aide désormais d’autres collègues dans leur retour à la vie active. «Je me réjouis particulièrement de la reconversion en Case Manager.»

De temps en temps, elle prend place sur son vélo de triathlon. Depuis l’accident, il est posé sur des cales dans sa maison. Quand elle fait tourner les roues, elle regarde par la fenêtre. Droit vers la lumière du soleil.

rédigé par

Fredy Gasser

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