Depuis 2013, la Poste est une société anonyme détenue à 100% par la Confédération. Pour le premier exercice consécutif à sa transformation en SA, elle réalise un bénéfice consolidé normalisé (c’est-à-dire corrigé des effets exceptionnels) de 626 millions de francs, en baisse de 19% par rapport à 2012 (772 millions de francs). Ce recul de 146 millions est dû à son nouveau statut juridique: pour la première fois, elle est pleinement assujettie à l’impôt. Se montant à 8,575 milliards de francs, les produits d’exploitation normalisés sont demeurés quasiment inchangés par rapport à l’exercice précédent (8,576 milliards de francs). Grâce à une gestion efficace des coûts, qui a permis de réduire les charges d’exploitation, le résultat d’exploitation normalisé (EBIT) atteint un montant de 911 millions de francs (2012: 860 millions de francs). La marge du résultat d’exploitation (rendement EBIT) est en hausse et s’établit à 10,6% (2012: 10%). Toujours intégralement autofinancés, les investissements totalisent 453 millions de francs (2012: 443 millions de francs). Le total du bilan progresse modérément pour atteindre 120,383 milliards de francs (contre 120,069 milliards de francs en 2012).

Toutes les unités du groupe doivent continuer d’afficher de bons résultats pour que la Poste puisse garantir à long terme un service universel d’excellente qualité. Le Conseil d’administration proposera à l’Assemblée générale d’approuver le versement d’un dividende de 180 millions de francs à la Confédération. Au 31 décembre 2013, le montant des fonds propres était de 5,6 milliards de francs (avant répartition du bénéfice).

Une bonne performance sur les quatre marchés

La Poste a obtenu de bons résultats sur ses quatre marchés, qui ont néanmoins connu des évolutions contrastées. Le nouveau mode de compensation des prestations internes a eu un impact sur les résultats des différentes unités du groupe. Depuis 2013, toutes les prestations internes sont facturées aux prix du marché ou sur la base des coûts complets, une méthode qui a remplacé celle des coûts partiels auparavant appliquée à l’utilisation du réseau postal. En conséquence, PostFinance, PostLogistics et PostMail doivent s’acquitter de montants plus élevés pour la compensation des prestations internes.

Sur le marché de la communication, la Poste enregistre un résultat d’exploitation normalisé (EBIT) de 238 millions de francs (2012: 42 millions de francs) avec trois unités du groupe (PostMail, Swiss Post Solutions, Réseau postal et vente). Le volume des lettres adressées a régressé de 2%, tandis que celui des envois non adressés a augmenté de 1,7%, du fait des acquisitions réalisées.

Avec des produits d’exploitation de 2,959 milliards de francs (2012: 3,102 milliards de francs), l’unité PostMail a représenté le principal pilier des activités de communication. Elle affiche un résultat d’exploitation normalisé (EBIT) de 324 millions de francs (2012: 346 millions de francs; valeur ajustée à des fins de comparaison après suppression de la contribution aux coûts d’infrastructure au profit du segment Réseau postal et vente). Ce recul résulte du transfert des activités internationales dans la coentreprise Asendia ainsi que de la baisse du chiffre d’affaires généré par les journaux et les lettres adressées.

Swiss Post Solutions totalise des produits d’exploitation d’un montant de 616 millions de francs (2012: 549 millions de francs). Grâce à l’acquisition des sociétés Scalaris AG en Suisse et Pitney Bowes Management Services au Royaume-Uni, elle a pu engranger des recettes supplémentaires qui ont dépassé les charges liées à ces opérations. Son résultat d’exploitation normalisé (EBIT) progresse ainsi à 5 millions de francs, contre 3 millions de francs en 2012.

Avec des produits d’exploitation normalisés de 1,697 milliard de francs (2012: 1,509 milliard de francs), l’unité Réseau postal et vente enregistre un résultat normalisé de moins 91 millions de francs (2012: moins 307 millions de francs; valeur ajustée à des fins de comparaison après suppression de la contribution aux coûts d’infrastructure du segment PostMail). Cette amélioration s’explique principalement par l’augmentation des indemnisations de prestations internes et par la gestion efficace des coûts. Les volumes de lettres envoyées et de versements effectués par la clientèle privée ont encore régressé, tandis que les quantités de colis déposés aux guichets sont demeurées inchangées.

Sur le marché de la logistique, PostLogistics présente un résultat d’exploitation normalisé (EBIT) de 133 millions de francs (2012: 149 millions de francs). Ses produits d’exploitation ont augmenté et se situent à 1,581 milliard de francs (2012: 1,535 milliard de francs). Par rapport à l’exercice précédent, le volume de colis a progressé de plus de 3%, mais les ventes supplémentaires n’ont pas permis de compenser la hausse des charges liée à la forte augmentation des indemnisations de prestations internes.

Sur le marché des services financiers grand public, PostFinance dégage un résultat d’exploitation normalisé (EBIT) de 537 millions de francs, soit 86 millions de moins qu’en 2012 (623 millions de francs). Ce recul tient principalement à l’augmentation des indemnisations de prestations internes et à la baisse du résultat des opérations d’intérêts résultant de l’effritement des marges. PostFinance a néanmoins pu dissoudre des correctifs de valeur constitués précédemment, avec un effet positif sur le résultat à hauteur de 59 millions de francs. Totalisant 4,3 milliards de francs, l’afflux de nouveaux capitaux enregistré par l’établissement financier a de nouveau été substantiel, bien qu’inférieur au montant de 2012 (9,2 milliards de francs). L’obligation qu’ont désormais les banques de garantir leurs dépôts chez PostFinance par des fonds propres a entraîné des sorties de fonds dans le domaine interbancaire. Au total, les fonds moyens des clients ont augmenté et franchi la barre des 112 milliards de francs (2012: 104 milliards de francs). A la fin de l’exercice, PostFinance comptait 2,9 millions de clientes et clients.

Sur le marché du transport de voyageurs, le résultat d’exploitation normalisé (EBIT) de CarPostal s’établit à 28 millions de francs (exercice précédent: 35 millions de francs). Sous l’effet conjugué du développement de ses prestations et de l’augmentation des fréquences de transport, ses produits d’exploitation progressent à 812 millions de francs (2012: 778 millions de francs). Cette augmentation n’a toutefois pas pu compenser les charges supplémentaires liées au développement des prestations, mais aussi à l’accroissement de l’effectif et aux coûts des projets.

Effets exceptionnels uniques avec incidence sur le résultat

Pour 2013, le résultat financier de la Poste comprend trois effets exceptionnels, à savoir:

• résultat provenant de la comptabilisation initiale unique d’impôts différés à la suite du plein assujettissement à l’impôt au 1er janvier 2013 et autres effets fiscaux;
• résultat provenant des modifications de plans de prévoyance, comptabilisé en diminution des charges de personnel et faisant suite à l’adaptation des bases de calcul par la Caisse de pensions Poste;
• constitution d’une provision grevant le résultat à la suite de la réévaluation des obligations de prestations de laPoste résultant des ventes de timbres-poste.

Les comptes ont été normalisés, c’est-à-dire corrigés des conséquences financières de ces effets exceptionnels, afin de garantir la comparabilité des résultats avec ceux de l’exercice précédent et de présenter l’évolution des activités opérationnelles. Les effets exceptionnels sont sans incidence sur les flux de liquidités et n’ont pas de répercussions sur le bénéfice distribuable.

De multiples défis à relever

La Poste est confrontée à de nombreux défis. Pour les relever, elle entend miser sur une croissance progressive, axée sur le long terme, continuer d’optimiser ses coûts sur un mode socialement responsable et pratiquer des prix conformes à ceux du marché.

A l’avenir, la Poste continuera de fournir des prestations de premier ordre sur ses quatre marchés, en adaptant sa stratégie aux nouveaux comportements de la clientèle ainsi qu’aux évolutions technologiques. Proposant des systèmes intégrés, elle fournit des solutions clés en mains, conforte et complète ses activités de base par des produits numériques et conçoit des prestations innovantes, y compris dans de nouveaux domaines, pour poursuivre sa croissance.

Chiffres clés du groupe

¹ ↑ Valeurs normalisées (corrigées des effets exceptionnels).
² ↑ Le résultat d’exploitation correspond au résultat avant résultat financier non opérationnel et impôts (EBIT).
³ ↑ Investissements en immobilisations corporelles, participations et immobilisations incorporelles.
⁴ ↑ Effectif moyen converti en postes à plein temps (hors apprentis).

Chiffres clés de PostFinance SA

¹ ↑ Moyenne cumulée.
² ↑ PostFinance n’accorde pas d’hypothèques de manière autonome, mais en collaboration avec des banques partenaires.
³ ↑ Effectif moyen converti en postes à plein temps.

Principaux chiffres clés des segments (unités du groupe)

¹ ↑ Les produits et le résultat d’exploitation (EBIT) des segments sont désormais présentés avant les frais de siège, les droits de licence et la compensation des coûts nets. Les valeurs de l’exercice précédent ont été ajustées en conséquence.
² ↑ Le résultat d’exploitation correspond au bénéfice d’exploitation avant résultat financier non opérationnel et impôts (EBIT).
³ ↑ Valeurs normalisées (corrigées des effets exceptionnels).
⁴ ↑ PostFinance est soumise à l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) et donc aux dispositions régissant l’établissement des comptes (DEC). Les comptes établis selon les DEC et selon les normes IFRS présentent des différences.
⁵ ↑ Dans le domaine des transports publics régionaux, CarPostal est soumise à l’ordonnance du DETEC sur la comptabilité des entreprises de transport concessionnaires (OCEC). Les comptes établis selon l’OCEC et selon les normes IFRS présentent des différences.
⁶ ↑ Adaptation des chiffres clés en raison de l’adoption de modes de relevé basés sur les systèmes dans les régions du Tessin et du Valais.