Service universel postal du futur
Le débat social et politique est lancé

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Depuis près de 175 ans, la Poste contribue à la qualité de vie de la population et renforce le pôle économique suisse au travers de ses prestations. La loi sur la poste actuellement en vigueur a été élaborée il y a 15 ans. Depuis, les besoins et les habitudes de la population ont drastiquement changé. Afin que la Poste puisse continuer à écrire l’histoire de sa réussite, il faut à présent définir les conditions-cadres adéquates pour l’avenir. Le processus a d’ores et déjà été lancé par la Confédération avec la constitution de la commission d’experts Egerszegi et le mandat d’approfondissement confié au DETEC, tandis que le débat a débuté aussi bien dans la société que dans le monde politique.

Situation initiale

La législation postale actuelle a été élaborée il y a 15 ans. À l’époque, les habitantes et les habitants de Suisse recevaient en moyenne près de 400 lettres par an et effectuaient chaque année une trentaine de versements en espèces dans le réseau de filiales de la Poste. Depuis lors, le mode de vie et de consommation de la population a bien changé: en 2021, les habitantes et les habitants de Suisse ont reçu deux fois moins de lettres et ont effectué seulement 11 versements en espèces dans le réseau de filiales sur toute l’année. Une évolution qui ne fera que se renforcer d’ici 2030.

Dans le même temps, la demande en matière de prestations numériques va croissant: la société évolue progressivement vers le tout-numérique et notre quotidien est de plus en plus marqué par la communication numérique. Le service universel du futur doit être adapté à ces développements sociaux et technologiques afin de continuer à présenter une valeur ajoutée à la population suisse en tant que service public solide.

Développement du service universel postal

Une refonte de la législation postale jusqu’à son entrée en vigueur nécessite un processus de longue haleine. Le coup d’envoi des travaux a été donné en 2022 lorsque le Conseil fédéral a mis en place la commission d’experts indépendante «Egerszegi». Sous la direction de l’ancienne Conseillère aux États Christine Egerszegi, la commission d’experts a conclu dans son rapport que la législation postale actuelle serait bientôt rendue obsolète par l’évolution de la société.

S’appuyant sur ce rapport d’experts, le Conseil fédéral a demandé au Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) d’étudier les possibilités de développement du service universel en matière de services postaux et de services de paiement et d’effectuer des investigations approfondies pour répondre aux questions en suspens quant à la nécessité et à la réalisabilité d’un service public numérique. Le rapport du DETEC doit être présenté début 2024.

La commission d’experts demande une modernisation du service universel postal et souligne les points suivants:

  • La logistique postale va prendre de plus en plus d’importance-
  • À l’avenir, le service universel devra intégrer davantage de services numériques.
  • D’ici 2030, la communication numérique se sera largement répandue. Il est possible que le Courrier A soit exclu du service universel à compter de 2030.
  • Le service universel en matière de services de paiement doit être préservé et faire l’objet d’un appel d’offres public.
  • Le monopole résiduel doit être supprimé, son importance étant amoindrie par la baisse des volumes de lettres.

La discussion est lancée

Aujourd’hui déjà, le débat social et politique est en cours, alimenté notamment par le livre blanc sur l’avenir du service universel postal publié par le Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB). Dans ce document, des acteurs centraux du Parlement et de l’administration exposent différentes idées sur la forme que pourrait prendre le service public de la Poste à l’avenir. Malgré la diversité des conceptions et des besoins, les auteurs s’accordent sur un point: il est nécessaire d’agir, tant au niveau politique qu’au sein de la Poste, pour le service universel du futur.

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La Poste est la plus ancienne entreprise liée à la Confédération et il est impératif qu’elle continue d’exister. Pour qu’elle y parvienne, nous devons avoir le courage de repenser le mandat de service universel et d’exploiter pleinement les innovations.

Martin Candinas, président du Conseil national 22/23 (Centre)

Le secteur du courrier va passer d’une activité grand public par excellence à une activité de niche – et ce, non pas dans dix ans, mais dans un avenir proche. Par conséquent, une réduction de l’étendue des prestations est inévitable, comme nous pouvons déjà l’observer dans le contexte européen.

Christoph Ammann, conseiller d’État et chef de la Direction de l’économie, de l’énergie et de l’environnement du canton de Berne (PS)

La transformation numérique concerne également le service public. [...] La Poste aussi doit offrir des solutions numériques de pointe

Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse / Ancien conseiller national (PS)

Le traitement fiable et minutieux des données sensibles et personnelles fait pour ainsi dire partie de l’ADN de la Poste. Une base sur laquelle la Poste s’appuie à juste titre, que ce soit dans le domaine de la santé en tant que fournisseur de système pour le dossier électronique du patient ou dans le domaine des prestations administratives numériques, par exemple avec l’identité électronique.

Thomas Weber, conseiller d’État et chef de la Direction de l’économie et de la santé du canton de Bâle-Campagne (2013-2023, UDC)

La Poste devrait donc pouvoir déterminer elle-même la manière dont elle souhaite aménager les points d’accès à ses prestations relevant du service universel, qu’il s’agisse d’offices de poste à proprement parler ou de points d’accès dans des magasins, qu’ils se présentent sous forme physique ou numérique, etc.

Matthias Finger, EPFL – Center for Digital Trust, Lausanne

J’aimerais que, dans le réseau postal du futur, le personnel de la Poste assume une fonction de passerelle et apporte son soutien à la population dans le cadre du passage au numérique.

Edith Graf-Litscher, Ancienne conseillère nationale (PS)

Position de la Poste

La Poste elle-même continuera de s’engager en faveur d’un service public fort après 2030: le service universel postal doit rester qualitativement élevé et être disponible dans l’ensemble du pays sous la forme de prestations utiles. Du point de vue de la Poste, le service universel à partir de 2030 repose sur trois piliers:

  • Une logistique durable et fiable
  • Une communication numérique simple et sûre
  • Un accès local et pratique aux services

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