Personnes
Champion du monde, tout simplement
Veni, vidi, vici. Voici comment l’on pourrait résumer l’incroyable aventure d’Aris Idrizi, jeune apprenti employé de commerce à la Poste. Parti pour Bangkok, il revient au Tessin avec la coupe du monde de muay-thaï dans sa valise. Récit de la victoire du titre mondial par un jeune homme de Bellinzone au pays de la boxe thaïlandaise.
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Comment en es-tu venu à pratiquer cette discipline?
Avant de pratiquer le muay-thaï, plus connu sous le nom de boxe thaïlandaise, j’ai fait du judo pendant plusieurs années. Après avoir emménagé dans la région de Bellinzone avec ma famille, je me suis mis en quête d’une salle de sport afin de poursuivre la pratique de mon activité sportive. C’est mon cousin qui m’a orienté vers le club de boxe thaïlandaise de Bellinzone, où lui-même s’entraînait. J’ai voulu essayer et la discipline m’a tout de suite plu. Cela fait maintenant environ deux ans que je m’entraîne dans cette salle, bien connue dans le monde des sports de combat du Tessin.
Un titre mondial en terre tessinoise: peut-on dire qu’il s’agit d’une première?
À l’heure actuelle, il y a relativement peu de licenciés au Tessin, ce qui explique le peu de titres remportés au niveau international. Cette année est une saison exceptionnelle à cet égard. Pas moins de deux titres ont été remportés par des athlètes tessinois: l’un de mes camarades d’entraînement est également monté sur le podium. Ces résultats prennent une signification particulière quand on pense qu’ils ont été obtenus au pays de la boxe thaïlandaise, là où cette discipline connaît un grand nombre d’athlètes qui s’entraînent depuis l’enfance.
Avais-tu de l’espoir en partant pour Bangkok?
Au moment où j’ai été sélectionné et que l’on m’a proposé de participer, j’avoue avoir hésité et ressenti de la crainte. Dans un deuxième temps, à tête reposée, je me suis dit que ceux qui me témoignaient leur confiance croyaient en moi et en mon potentiel. J’ai commencé à travailler dans cette optique et je me suis dit que si on me donnait cette chance, c’est que je l’avais méritée, que tout le travail que j’avais accompli en entraînement avait porté ses fruits et que j’étais en mesure d’obtenir de bons résultats. Pour pouvoir se lancer dans une telle aventure, il est indispensable de croire au résultat – un peu, tout du moins. Et ce, même si sur le papier, les chances de remporter le titre sont minces. Par ailleurs, pendant toute cette préparation sportive, j’ai été suivi par un entraîneur qui m'a fait travailler le mental. C’est un facteur déterminant dans les sports de combat.
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Y a-t-il un avant et un après le titre de champion du monde? Qu’est-ce qui a changé dans ta vie depuis que tu es champion du monde, concrètement?
Il y a des choses qui ont changé, oui. En ce qui me concerne, concrètement, le fait d’avoir remporté le titre mondial m’offre toute une série de nouvelles opportunités et m’ouvre de nombreuses portes. Il reste encore beaucoup à faire. Cependant, j’ai appris que tout est possible quand on fait preuve de détermination. Je suis très heureux que cette victoire nous permette de promouvoir le muay-thaï en attirant de nouveaux athlètes qui peuvent ainsi découvrir la beauté de cette discipline.
Tu as obtenu le titre suprême à 17 ans. À quelles autres ambitions un champion du monde peut-il encore aspirer, au niveau sportif?
Pour moi, c’est à la fois une grande et une petite réussite. Cette victoire m’aide vraiment à identifier ce dont je suis capable et à relever les prochains défis.
Le titre que j’ai remporté est lié à ce que je suis actuellement, et correspond à une certaine catégorie de poids et d’âge. Au fil du temps, je serai amené à concourir dans de nouvelles catégories et je serai donc confronté à de nouveaux défis. Il reste encore un long chemin à parcourir et de nombreux objectifs à atteindre. Comme beaucoup d’athlètes, j’espère pouvoir vivre de ma passion et arriver tout au sommet de cette discipline en ramenant de nombreux titres à la maison.
Un tel objectif nécessite beaucoup d’investissement et de gros sacrifices. Ta famille, tes amis et la Poste te comprennent-ils et te soutiennent-ils?
En plus du mental, il faut avoir un physique solide et donc suivre un régime alimentaire spécifique. En quoi cela consiste-t-il?
Il faut beaucoup s’investir, bien sûr. Il faut faire preuve de la plus grande constance dans les entraînements, dont le rythme et le niveau sont toujours très soutenus. Quand je pense aux sacrifices à faire, je pense surtout à l’alimentation, en ce qui me concerne. Pour pouvoir concourir au plus haut niveau, participer à des compétitions internationales et monter sur le ring, il est essentiel d’avoir un régime alimentaire approprié, de manger sainement, en évitant notamment les sucreries et tout ce que l’on appelle la malbouffe, autant que possible.
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Il faut savoir écouter son corps et surtout bien gérer son poids; quand on monte sur le ring, le poids doit correspondre à celui qui a été fixé. Heureusement, je peux compter sur mon entourage familial et professionnel. Je me sens très soutenu par mes collègues: ils sont très à l’écoute et toujours prêts à m’épauler dans mes efforts en vue de concilier travail, entraînements et compétitions. J’ai été très touché par les nombreux messages reçus de la part de mes collègues avant et après la compétition; j’avais l’impression qu’ils étaient là, au bord du ring.
Conseil pour tous les jeunes sportifs
Tous les jeunes sportifs doivent croire en eux et en ce qu’ils font. Il est parfois difficile de faire certains sacrifices, comme ne pas sortir et s’amuser le soir parce qu’on se prépare pour une compétition. Mais si on vise vraiment haut, tous les sacrifices ont du sens une fois qu’on a atteint ses objectifs.
Plus d’informations sur la discipline
Thai Boxing BellinzonaTarget not accessible
