1. L’activité de loisirs numéro 1

58% de la population permanente suisse de 15 ans et plus, soit quatre millions de personnes, randonne régulièrement. Chaque année, les personnes en Suisse font l’équivalent de 20 000 fois le tour du monde. Cela ne surprend guère sachant que notre réseau de randonnée, unique au monde, offre plus de 65 000 kilomètres à parcourir, aussi bien dans les espaces de loisirs qu’en haute montagne.

2. Le jaune est fixé tôt

En 1933, l’enseignant Johann Jakob Ess et le secrétaire de la fondation Pro Juventute, qui était également secrétaire de l’association des auberges de jeunesse suisses, créent le groupement zurichois pour les sentiers de randonnée. Un an plus tard, son équivalent au niveau national fut fondé. Le but? Promouvoir la randonnée et signaler les sentiers de randonnée de manière uniforme. Le jour même de la création, ils définissent un type de panneau pour toute la Suisse: jaune avec une police de couleur noire.

3. En fait, il voulait du vert

Le fils de Johann Jakob Ess, Hans, décédé en 2021 à 98 ans, a raconté dans une interview au magazine RANDONNER.CH que son père aurait préféré des panneaux verts. Un peintre avait réalisé des échantillons de panneaux indicateurs de différentes couleurs et on s’était vite rendu compte que si l’on posait un panneau indicateur vert dans un arbre, on ne le verrait pas. Son père ne voulait pas d’orange ou de rouge, car il était légèrement daltonien et les couleurs vives l’agressaient visuellement. C’est ainsi qu’ils ont opté pour le jaune. Pour ne pas être confondus avec la Poste, ils ont alors choisi un jaune un peu différent, un peu plus «sale», comme l’aurait décrit Ess père.

4. Tous les panneaux doivent disparaître

Dans les années 1930, de plus en plus d’associations de randonnée se créent dans les cantons. Elles planifient des itinéraires et gèrent leur signalisation. Mais la Seconde Guerre mondiale marque un coup d’arrêt brutal. Aider ceux qui envahissent le pays à s’orienter n’est pas souhaitable. L’armée suisse fait retirer tous les panneaux de randonnée. «Ils disparaissaient dans les caves, les cabines de pompiers et je ne sais où», raconte Peter, le deuxième fils de Jakob, dans l’interview susmentionnée. Tous ne sont pas retrouvés et remis en place après la guerre – beaucoup disparaissent pour de bon.

5. Entretien bénévole

La Suisse compte aujourd’hui quelque 50 000 panneaux indicateurs. On y trouve des informations sur la direction, les destinations, les temps de marche et les catégories de chemins. Ces panneaux jaunes sont pour la plupart montés, contrôlés et entretenus par des bénévoles des associations cantonales de tourisme pédestre.

6. Environ 250 000 balisages intermédiaires

Il existe des balisages intermédiaires sur tous les sentiers, au nombre de 250 000. Ils indiquent le niveau de difficulté: losanges jaunes pour les sentiers de randonnée – qui empruntent des chemins souvent larges, mais parfois aussi étroits et accidentés. Les randonnées de montagne, en revanche, sont en blanc-rouge-blanc, desservant en partie des terrains impraticables et souvent raides, étroits et partiellement exposés. Les randonnées alpines sont en blanc-bleu-blanc. Elles peuvent passer par des champs enneigés, des glaciers ou des moraines ainsi que par des parois avec de courts passages d’escalade; en partie sans chemin.

7. Plus de 2000 bénévoles

Plus de 2000 bénévoles s’engagent régulièrement pour garantir des sentiers de randonnée pédestre attrayants, sécurisés et signalisés uniformément. Ils entretiennent la signalisation sur tous les tronçons et participent activement aux contrôles et entretiens simples, comme le débroussaillage. En collaboration avec Suisse Rando, la Poste organise également chaque année plusieurs interventions bénévoles. À cette occasion, des membres du personnel s’engagent pour une journée et effectuent des travaux d’entretien de sentiers sur des terrains non dangereux.

8. Une formule complexe

Combien de temps prend une randonnée? Dans les années 1980, Stephan Weber, fils d’un collaborateur de l’Office fédéral de topographie et membre de la commission technique de Suisse Rando, a développé une formule mathématique complexe. Spoiler: elle est pleine de parenthèses, crochets, accolades, astérisques, accents circonflexes et de signes plus. Depuis 2006, cette formule est utilisée dans toute la Suisse pour le calcul harmonisé des temps de marche. Elle tient compte de facteurs tels que la distance et la pente. En revanche, la nature du sentier, les conditions individuelles comme la condition physique, et les pauses ne sont pas prises en considération. Aujourd’hui, c’est un logiciel qui est chargé de ce calcul complexe – mais la formule de Weber en constitue toujours la base.

9. Une tradition vivante parmi 228 autres

L’Office fédéral de la culture (OFC) tient depuis 2012 la liste des «traditions vivantes». Celles-ci constituent le patrimoine culturel immatériel de la Suisse. Il s’agit de traditions et de pratiques transmises de génération en génération et qui confèrent un sentiment d’identité et de continuité. En août 2023, l’OFC a actualisé cette liste pour la deuxième fois et l’a complétée par 29 entrées. Parmi les nouveautés: la randonnée. Au total, la liste compte désormais 228 éléments. Elle est disponible sur le site web de l’OFC.

10. Du rose pour l’hiver

Plus de 80% des quelque quatre millions de randonneuses et randonneurs suisses ne craignent pas le froid et empruntent le réseau de sentiers national aussi l’hiver. Saviez-vous que les sentiers de randonnée hivernale et raquettes sont balisés en rose? La signalisation est installée chaque année spécialement pour la saison. Le niveau de difficulté des sentiers raquettes est divisé en bleu, rouge et noir.